Depuis quelques temps, une étrange atmosphère plane au-dessus du Jianghu. Meurtre, trahison, complot et atrocités en tout genre se font de plus en plus présents. Le pays si paisible semble entrer dans une période bien troublée. Un voile noir se tend dans le ciel.
Cette épidémie poursuit sa prolifération. A peine le gouvernement termine de s'occuper d'un problème qu'un autre surgit.
Des rumeurs commencent à circuler: des témoins racontent avoir entendu un rire macabre lors de faits sinistres; d'autres disent avoir aperçu un être mi-homme mi-démon, vêtu tantôt de blanc tantôt de noir.
Aujourd'hui la foule est réunie pour assister à la décapitation d'un individu accusé de meurtre. Un évènement comme celui-ci attire toujours les gens et les festivités vont bon train.
Groupé au pied de l'échafaud en bois, la marée humaine venant voir le sang coulé crie, s'amuse en voyant cet homme attaché et attendant son bourreau. Il ne fait que hurler son innocence, jurant être une victime.
Au travers des spectateurs, cet assassin croise le regard d'un quidam et son visage se fige. On ne voit plus que sa bouche entre-ouverte ne laissant plus aucun son passer. Là au milieu de ces gens bruyant, un homme sombre ne détourne pas son regard de ce mort en attente et dessine un sourire diabolique sur son visage. D'une voix à peine audible il dit: "Tu devrais me remercier d'être le centre d'intérêt pour un crime dont je suis l'auteur". A peine a-t-il fini sa phrase que le bourreau rend la sentence, faisant ainsi tomber la tête du coupable sur le sol.
L'homme sombre regarde alors le ciel et récite telle une prière ces mots:
Il n'y a pas de vérité, il n'y a que le mensonge,
Il n'y a pas d'amour, il n'y a que la haine,
Il n'y a pas de paix, il n'y a que la colère.
L'Oni no michi me libérera.
La foule hurlant son plaisir devant cet acte ne prête guère attention ni à l'individu ni à ses mots. Elle ne le remarque pas s'en aller au loin avec une expression de satisfaction sur son visage.