Cendres Jeune Vermicelle
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| Sujet: Cendres, juste une ombre... Ven 27 Juin - 15:30 | |
| Tout est fini. Le tigre a mordu la poussière.Dans les yeux noirs de la petite fille cachée, ne se reflète que le sang, le feu et la mort. De toutes celles et ceux qu’elle aimait, il ne reste plus que des cendres et des braises tout au fond de son cœur. Du haut de ses huit ans, elle sait que son nom de famille est parti en fumée. Elle n’est plus que cendres. Elle se nommera désormais, Cendres… Elle est dissimulée derrière des rideaux pourpres, tels des lambeaux, des vestiges d’un Empire déchu. Personne ne peut la voir. Son oncle, dernier survivant, vient de tomber sous les lames redoutables des hommes de main du préfet. L’équilibre est rompu, son monde s’évapore, et dans son âme vient de naître un serment. Celui de venger tous ceux qui la choyaient. Elle, petite perle d’un clan qui s’étendait dans tout le Jianghu, élevée comme une princesse et aujourd’hui totalement démunie.Dix années ont passé. Sombres et mystérieuses.Elle est là, assise sur le sol un peu boueux, toujours vêtue de noir. Non loin d’elle un bâton aux formes torturées. Ses joues et ses lèvres charnues sont balayées par des mèches noires. Ses pieds nus caressent la terre, ses orteils se tortillent dans un petit balai, comme des petits radis noirs et ronds animés. Deux jeunes hommes richement vêtus la toisent depuis un instant. «Montre nous ton visage, voir si tu es bonne, mendiante !», «Peut-être faudrait-il plutôt te donner la bastonnade ?». Ils rient. La petite demoiselle relève doucement son visage vers eux. Féline, elle les fixe de ses yeux noirs et profonds comme une nuit sans étoile, extrêmement inquiétante. Ils cessent de rire aussitôt et reculent d'un pas. « Laisse tomber ! C’est une sorcière ! ». Puis ils s’éloignent en riant, alors qu’elle ne les quitte pas des yeux. Le soleil se pare d’effets orangers, dans une nouvelle toile éphémère.Elle se lève doucement, prend délicatement le bol de terre devant elle. Elle en retire les quelques pièces reçues dans la journée et les donne à un petit garçon en haillon non loin d’elle. « Comme tu es belle… merci… tu… mais tu n’es pas une mendiante ? Tu me donnes tout ce que tu as reçu… ». Une onde mouillée vient rafraichir la nuit qui s’annonce. La petite demoiselle pose ses yeux noirs sur l’enfant, et lui répond simplement, en esquissant une ombre de sourire… Puis elle disparait, avec la nuit comme seule couverture... |
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